Tazio Nuvolari, une légende vivante du sport automobile (un de ceux qui avait piloté l’Auto-Union (Porsche) dans les grands-prix d’avant guerre), cherchait une voiture pour reprendre sa carrière. Un de ses amis qui travaillait chez OM, le mit en contact avec Hruska à Merano, et, naturellement, arrivèrent à la conclusion que Porsche était l’homme capable de réaliser et construire la voiture de sport qu’ils souhaitaient. Grâce à leur amitié, Hruska et Abarth amenèrent Dusio (qui avait la capacité de financer cette voiture) à contacter NUVOLARI. Toutes les pièces du puzzle « Cisitalia type 360 » se mettaient en place.Le 2 février 1947, un accord fut passé entre DUSIO, HRUSKA, ABARTH & PORSCHE qui prévoyait la réalisation d’une voiture de grand-prix (type 360), un tracteur (type 323), une turbine hydraulique (type 385) et une voiture de sport (type 370) pour Dusio qui finançait le projet. Une part importante du paiement initial fait par Dusio a été utilisée pour payer la caution réclamée par le gouvernement français pour la libération du professeur Porsche et Anton Piech, emprisonnés à Dijon. Ainsi, grâce à ce contrat, le développement de la firme Porsche débuta. Ferry Porsche recruta le professeur Robert EBERAN VON EBERHOST pour superviser le projet à Turin, parce qu’après la guerre, Porsche n’était pas en mesure de produire cette voiture à Gmund. Von Eberhost était déjà connu de Ferry car il avait travaillé chez Auto-Union à la réalisation du type D.
En 1947, au retour du professeur, il fut très impressionné par le travail de son fils et de ses deux fidèles collaborateurs, Karl Rabe et Erwin Komeda auxquels il déclara: « je n’aurai moi-même pas mieux fait, je ne changerai aucune vis ni boulon » ! La voiture de grand-prix rempli tous les espoirs de DUSIO et fut construit durant l’année 1948 et montré pour la première fois en 1949.
Construite avec 4 roues motrices débrayables, une boite de vitesses à 5 rapports synchronisés, le compresseur monté au centre du moteur. Toutes les pièces étaient neuves sauf les carburateurs Weber. La puissance réelle était de 385ch à 10600tr/mn alors que le projet initial était de 450ch. Les ingénieurs Porsche avaient, à l’origine, spécifié que le 12cyl. Développerait 300ch, mais le moteur test de 1 cylindre (type 361) a donné une puissance telle que le chiffre de 450ch fut envisagé. La Cisitalia type Porsche 360 était en tous points, un chef d’œuvre, spécialement si l’on considère l’époque. Mais le projet s’ effondra lors de la faillite de la compagnie Cisitalia dont la chute a été précipité par son fournisseur , FIAT, qui lui coupa ses crédits et arrêta la livraison des pièces pour la 202. La raison probable de cette attitude était que FIAT voyait d’un mauvais œil l’alliance entre Dusio et Porsche.
En 1950, Dusio accepta l’offre financière de l’argentin Juan PERRON et quitta l’Italie en emportant le type 360 en Argentine. Celui-ci est resté inutilisé jusqu’en 1953 où il fut préparé et engagé en « formule libre « au grand-prix d’argentine. Piloté par Felice BONETTO, la voiture a fait de médiocre essais et fut forfait pour la course. Le moteur n’avait pas toute sa puissance et les différentiels avant et arrières ne pouvaient pas fonctionner ensembles, n’ayant pas les mêmes rapports !
La voiture fut utilisée, ensuite, pour battre un vieux record de KM lancé. La vitesse atteinte fut de 145 mph sur l’aller-retour (163mph pour l’aller). La vitesse atteinte était inférieure aux 180mph escomptés lors de la construction. Un piston coulé arrêta la carrière de cette auto.
Porschemania 